La saison 2025 de Formule 1 a été marquée par des rebondissements inattendus, mais peu ont autant captivé l’attention que la révélation de Charles Leclerc concernant son coéquipier chez Ferrari, Lewis Hamilton. Lors d’une interview récente, le pilote monégasque a partagé, non sans une pointe de regret, un moment clé où Hamilton, septuple champion du monde, a sérieusement envisagé de mettre un terme à sa carrière. Cette confidence, faite à la veille du Grand Prix du Canada, a jeté une lumière nouvelle sur les défis rencontrés par Hamilton dans sa première saison avec Ferrari et a relancé les spéculations sur l’avenir du pilote britannique.

Le contexte de cette révélation remonte au Grand Prix d’Imola, une course qui s’est avérée désastreuse pour Ferrari. Hamilton et Leclerc, partis respectivement 12e et 11e sur la grille, ont lutté pour remonter dans le peloton. Malgré une belle remontée de Hamilton, qui a terminé quatrième, et une sixième place pour Leclerc, l’équipe italienne a été éclipsée par McLaren et Red Bull. Les tensions internes ont été palpables, notamment à cause d’une stratégie confuse qui a vu Leclerc renoncer à un arrêt au stand à cause d’une décision simultanée de Hamilton. Sur la radio, Leclerc a exprimé sa frustration, lançant un « Je m’en fiche » lorsqu’on lui a dit que Hamilton ne voulait pas s’arrêter. Cette mésentente a mis en évidence les difficultés d’adaptation de Hamilton à la dynamique de Ferrari, où Leclerc, en tant que pilote local et protégé de l’équipe, bénéficie souvent d’une priorité implicite.

C’est dans ce climat tendu que Leclerc a révélé que Hamilton, après Imola, a partagé avec lui ses doutes sur sa carrière. « Lewis m’a dit qu’il s’était demandé s’il avait encore sa place en F1 », a confié Leclerc, visiblement peiné de devoir partager cette conversation privée. « Il était dévasté par notre performance à Imola, surtout en tant que nouveau venu chez Ferrari. Il m’a dit qu’il ne s’attendait pas à ce que ce soit si dur. » Ces mots, rapportés avec une certaine réticence, montrent à quel point la transition de Hamilton, après plus d’une décennie chez Mercedes, a été éprouvante. À 40 ans, le champion britannique fait face à une voiture SF-25 capricieuse, loin des promesses de compétitivité espérées après son arrivée retentissante.
Les observateurs ont noté que Hamilton, malgré quelques éclairs comme sa victoire au sprint en Chine, a été régulièrement surpassé par Leclerc cette saison. Lors du Grand Prix d’Espagne, Leclerc a décroché un podium, tandis que Hamilton a terminé sixième, dépassé par Nico Hülkenberg dans les derniers tours. Nico Rosberg, ancien coéquipier de Hamilton, a même suggéré que Leclerc avait une fenêtre de trois courses pour exploiter les « faiblesses » de Hamilton, notamment son adaptation difficile à la voiture Ferrari. Cette dynamique a alimenté les rumeurs de retraite, bien que David Croft, commentateur de Sky Sports, ait fermement écarté cette possibilité, affirmant que Hamilton serait encore là en 2026.

Cependant, les propos de Leclerc soulignent une vérité plus profonde : Hamilton traverse une période d’introspection. Après Imola, il a parlé d’une « acceptation » de la situation difficile chez Ferrari, ajustant ses attentes pour se concentrer sur le développement de la voiture 2026. Cette approche contraste avec l’attitude combative de Leclerc, qui, malgré ses propres frustrations, reste focalisé sur la lutte pour le titre. « Charles est incroyablement désabusé », a noté le commentateur Harry Benjamin, soulignant l’opposition émotionnelle entre les deux pilotes. Alors que Hamilton trouve du réconfort dans de petites progressions, Leclerc semble déterminé à pousser Ferrari à revoir ses priorités.
Cette révélation intervient à un moment crucial pour Ferrari, qui, avec seulement trois podiums en neuf courses, toutes signées Leclerc, peine à rivaliser avec McLaren et Red Bull. Juan Pablo Montoya a même conseillé à Ferrari de construire sa voiture 2025 autour de Hamilton pour maximiser ses chances de titre, une suggestion qui pourrait raviver les tensions avec Leclerc. En attendant, les mots de Leclerc, bien qu’exprimés avec regret, rappellent que même les plus grands champions ne sont pas à l’abri des doutes. Alors que la saison avance, tous les yeux sont tournés vers Hamilton : choisira-t-il de persévérer avec Ferrari, ou les défis de 2025 marqueront-ils la fin d’une carrière légendaire ?