Le Grand Prix d’Espagne 2025, disputé sur le circuit de Barcelone-Catalogne, a offert un final spectaculaire marqué par un incident impliquant Charles Leclerc, George Russell et Max Verstappen. Ce dernier, alors en lice pour un podium quasi assuré, a vu ses espoirs s’effondrer après un accrochage controversé qui a permis au pilote monégasque de Ferrari de s’emparer de la troisième place. L’incident, survenu après un restart chaotique à la suite d’une voiture de sécurité, a suscité des débats animés dans le paddock et sur les réseaux sociaux, relançant les discussions sur la conduite agressive de Verstappen et la gestion stratégique des équipes.

La course, dominée par les McLaren d’Oscar Piastri et Lando Norris, a pris une tournure dramatique au 61e tour sur 66, après l’arrêt en piste de la Mercedes de Kimi Antonelli, provoquant l’intervention de la voiture de sécurité. La plupart des leaders, dont Leclerc et Russell, ont opté pour des pneus tendres neufs, tandis que Verstappen, limité par une stratégie à trois arrêts, a dû chausser des pneus durs. Lors du restart, Verstappen a perdu du terrain à la sortie du dernier virage, victime d’un survirage massif. Leclerc en a profité pour le dépasser sur la ligne droite principale, les deux voitures se touchant légèrement alors que leurs trajectoires convergeaient. Verstappen, furieux, a accusé Leclerc de l’avoir poussé sur la partie sale de la piste, déclarant sur la radio : « Il m’a percuté ! C’est une pénalité ! » Les commissaires, après analyse, ont jugé l’incident évitable mais sans responsable principal, n’imposant aucune sanction.

Leclerc, interrogé après la course, a minimisé l’accrochage : « Max a fait une erreur à la sortie du dernier virage, je me suis porté à sa hauteur. Il a essayé de me pousser vers la partie sale, ce qui est normal. J’ai pris l’aspiration, et il y a eu un léger contact, mais sans conséquence. » Cette manœuvre a permis au Monégasque de s’emparer de la troisième place, un résultat inespéré pour Ferrari, qui ne s’attendait pas à rivaliser avec McLaren sur ce circuit exigeant pour les pneus. « Je ne pensais pas que le podium était possible », a admis Leclerc, soulignant l’opportunité saisie grâce à la stratégie et au restart.

L’incident avec Verstappen ne s’est pas limité à Leclerc. George Russell, alors à l’affût, a tenté de dépasser Verstappen au virage 1, provoquant un contact qui a forcé le pilote Red Bull à emprunter la voie de dégagement. Red Bull, craignant une pénalité pour avantage obtenu hors piste, a ordonné à Verstappen de céder la position à Russell. Ce dernier, visiblement frustré, a semblé obtempérer au virage 5, mais a soudainement accéléré, percutant la Mercedes de Russell. Les commissaires ont infligé une pénalité de 10 secondes et trois points sur la super-licence de Verstappen, le faisant chuter de la 5e à la 10e place. Cet accrochage, jugé « délibéré » par Russell, a alimenté les critiques, notamment de l’ancien pilote Juan Pablo Montoya, qui a déclaré que Verstappen avait « perdu la tête ».

Verstappen, dans un rare mea culpa, a reconnu sur les réseaux sociaux que son action « n’était pas correcte » et « n’aurait pas dû se produire ». Cette pénalité le place à un point d’une suspension de course, une situation préoccupante alors que le championnat se resserre, avec Piastri en tête, 49 points devant lui. Russell, quant à lui, a terminé 4e, estimant que l’incident, bien que « bizarre », lui avait finalement profité. « Je ne vais pas perdre le sommeil pour ça », a-t-il déclaré, soulignant le caractère inutile du geste de Verstappen.
Cet épisode met en lumière les tensions croissantes dans un championnat dominé par McLaren, dont la stratégie et la gestion des pneus ont éclipsé Red Bull et Ferrari. Leclerc, en saisissant l’opportunité du restart, a consolidé la position de Ferrari, tandis que Verstappen, handicapé par une stratégie risquée, doit désormais naviguer prudemment pour éviter une sanction. Alors que la F1 se dirige vers le Canada, cet incident restera dans les mémoires comme un tournant dramatique de la saison 2025.