Le 9 juillet 2025, une onde de choc a balayé le monde de la Formule 1 : Christian Horner, l’emblématique directeur d’équipe de Red Bull Racing, a été limogé avec effet immédiat après vingt ans. Le Britannique de 51 ans, aux commandes de l’écurie depuis sa création en 2005, a mené Red Bull à un succès sans précédent avec huit titres pilotes et six titres constructeurs. Cependant, sa position est devenue intenable après une saison 2025 décevante et une affaire controversée en 2024. Laurent Mekies, ingénieur français expérimenté chez Ferrari et récemment directeur d’équipe de l’écurie sœur Racing Bulls, prend sa place. Ce limogeage intervient dans un contexte de grande agitation au sein de Red Bull, avec des rumeurs selon lesquelles le quadruple champion du monde Max Verstappen pourrait partir chez Mercedes après une contre-performance à Silverstone.

Le départ de Horner fait suite à une période tumultueuse. En février 2024, il a été accusé de comportement inapproprié envers une employée, la fuite de messages WhatsApp ayant provoqué une tempête médiatique. Une enquête indépendante menée par Red Bull GmbH l’a blanchi des accusations de coercition, et après un appel interjeté à l’été 2024, Horner est resté en poste. Cependant, l’affaire a continué de ternir sa réputation, en partie parce que l’employé impliqué, qui a ensuite été suspendu, a porté plainte et sera jugé en janvier 2026. Malgré le soutien de son épouse, l’ancienne Spice Girl Geri Halliwell, et de l’actionnaire thaïlandais Chalerm Yoovidhya, Horner a progressivement perdu la confiance de l’équipe autrichienne, emmenée par Mark Mateschitz et le directeur sportif Oliver Mintzlaff.

Le marasme sportif de Red Bull en 2025 a joué un rôle crucial dans son licenciement. Après une période dominante de 2021 à 2024, au cours de laquelle Verstappen a remporté quatre titres mondiaux consécutifs, l’équipe a glissé à la quatrième place du championnat des constructeurs. La RB21, développée sous la direction technique de Pierre Waché, a connu des problèmes de tenue de route et d’usure des pneus, ce qui n’a permis à Verstappen que de remporter deux victoires et a vu ses coéquipiers Liam Lawson et Yuki Tsunoda réaliser des performances décevantes. Le Grand Prix de Grande-Bretagne à Silverstone, où Verstappen n’a terminé que cinquième malgré sa pole position, a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. La promesse d’Horner d’améliorer les performances n’a pas été tenue, et sa concentration sur les travaux sur simulateur au-dessus d’une nouvelle soufflerie, dont l’achèvement n’était prévu qu’en 2026, a été perçue comme une erreur stratégique.

Oliver Mintzlaff a salué Horner dans un communiqué officiel : « Nous tenons à remercier Christian pour son travail exceptionnel au cours des vingt dernières années. Grâce à son dévouement, son expérience et son esprit d’innovation, il a fait de Red Bull Racing l’une des équipes les plus performantes de Formule 1. Il restera à jamais un élément important de notre histoire. » Pourtant, ce licenciement reflète une crise plus profonde au sein de Red Bull. Ces dernières années, l’équipe a vu partir des personnalités clés, notamment le génie technique Adrian Newey chez Aston Martin et le directeur sportif Jonathan Wheatley chez Sauber. Cet exode a encore affaibli l’équipe, tandis que des rivaux comme McLaren et Ferrari ont accru leur avance.

Laurent Mekies, le nouveau directeur d’équipe, apporte une riche expérience. Ancien ingénieur de course chez Minardi et Ferrari, et architecte du système de protection du cockpit Halo de la FIA, il jouit d’une solide réputation. Ses récents succès chez Racing Bulls, où il a mené l’équipe à une position stable en milieu de tableau, font de lui un choix logique. Chez Racing Bulls, Mekies sera remplacé par Alan Permane, un vétéran de la discipline. Mekies devra relever le défi de restaurer la domination de Red Bull, notamment avec la nouvelle réglementation 2026 qui approche.
Max Verstappen, qui compte 69 points de retard sur le leader du Championnat du monde Oscar Piastri, a réagi avec modération : « Christian a été très important, mais il faut maintenant se tourner vers l’avenir », a-t-il déclaré, selon RacingNews365 . Les rumeurs d’un transfert chez Mercedes, qui serait en mesure de payer son indemnité de départ de 102 millions d’euros, persistent, notamment suite aux tensions avec Horner et son conseiller Helmut Marko. Sur X, les fans expriment des sentiments mitigés, certains qualifiant le départ de Horner de « fin d’une époque », tandis que d’autres spéculent sur l’avenir de Verstappen. Horner lui-même a prononcé un discours émouvant devant le personnel à Milton Keynes, où il a été applaudi. Bien qu’aucune raison officielle n’ait été donnée pour son licenciement, il a laissé entrevoir de futurs projets en dehors de la Formule 1. Alors que Red Bull trace une nouvelle voie, l’héritage de Horner – 124 victoires et 287 podiums – reste incontesté, mais son départ laisse entrevoir un avenir incertain pour l’équipe.