Le cirque de la Formule 1 s’est installé à Montréal pour le Grand Prix du Canada, une course qui promet toujours du spectacle sur le mythique Circuit Gilles-Villeneuve. Ce week-end a débuté sur une note mitigée pour Red Bull Racing, et plus particulièrement pour Max Verstappen, dont les propos après les deux premières séances d’essais libres ont laissé l’équipe sous le choc. Alors que le championnat du monde bat son plein et que l’écurie McLaren domine, tous les regards étaient tournés vers le Néerlandais. Qu’a donc déclaré Verstappen, et pourquoi ses propos ont-ils suscité un tel émoi au sein de l’équipe ?
Les premiers essais libres, vendredi soir, heure néerlandaise, ont débuté sous les meilleurs auspices pour Verstappen. Il a signé le meilleur temps en 1’13”1, une performance qui a redonné espoir après un week-end difficile en Espagne. Ses rivaux McLaren ont visiblement manqué d’adhérence, tandis que le pilote Ferrari Charles Leclerc a chuté en début de séance, ce qui a brièvement interrompu la séance. Verstappen semblait à l’aise et la RB21 se comportait bien, comme il l’a confirmé par la suite : « J’étais plutôt satisfait de la voiture lors de la première séance d’essais libres. » Cet optimisme a été bienvenu pour Red Bull, qui accuse un retard de 39 points sur Lando Norris et de 49 points sur Oscar Piastri au championnat des pilotes. Le Néerlandais, connu pour son esprit pragmatique, semblait déterminé à faire mouche au Canada.

Mais l’ambiance a changé lors de la deuxième séance d’essais libres. Verstappen n’a terminé qu’à la 9e place, un résultat non seulement décevant, mais qui a également soulevé des questions sur les réglages de la voiture. Après la séance, il a déclaré que l’équilibre de la RB21 s’était « perdu quelque part » et que l’équipe devait d’urgence trouver la cause du problème. Ces commentaires étaient inquiétants en soi, mais ce sont ses remarques finales qui ont laissé l’équipe Red Bull sans voix : « Si nous ne trouvons pas rapidement une solution, le week-end sera très difficile. Peut-être devrons-nous simplement accepter que nous ne pouvons pas nous battre pour la victoire. » Pour une équipe habituée à l’attitude combative de Verstappen même dans les moments difficiles, ce ton inhabituellement pessimiste a été un choc.

Red Bull a immédiatement commencé à analyser les problèmes. Selon des sources proches de l’équipe, un ajustement des réglages entre les EL1 et EL2 aurait perturbé l’équilibre, peut-être en cherchant à gagner en vitesse dans les longues lignes droites du circuit. C’est crucial au Canada, où le « Mur des Champions » et les zones de freinage intenses exigent un compromis entre appui et vitesse de pointe. Helmut Marko, conseiller de Red Bull, a laissé entendre que l’équipe devait « revenir aux fondamentaux » pour redonner confiance à Verstappen. La menace d’une suspension plane également sur Verstappen : avec 11 points de pénalité sur sa superlicence, il ne peut se permettre aucune erreur, ce qui met une pression supplémentaire sur son style de pilotage.
En dehors de l’équipe, la réaction de Verstappen a également suscité des spéculations dans le paddock. Le journaliste de Sky Sports, Ted Kravitz, avec qui Verstappen a récemment eu un échange houleux au sujet d’un incident en Espagne, a suggéré que le Néerlandais pourrait être frustré par des problèmes internes chez Red Bull. Le départ de membres clés de l’équipe, comme Jonathan Wheatley et Dan Sayers, a modifié la dynamique au sein de l’équipe. Pourtant, Verstappen lui-même reste stoïque : « Nous étudions en interne ce qui peut être amélioré, mais je ne vais pas pointer du doigt devant la caméra. » Cette loyauté envers son équipe est admirable, mais elle pourrait masquer une agitation croissante.
Pour les fans néerlandais, qui veillent tard pour voir Verstappen briller, la situation est inquiétante. Les qualifications de samedi soir (22h00, heure néerlandaise) et la course de dimanche (20h00) seront cruciales. Le circuit Gilles-Villeneuve, avec sa météo imprévisible et son tracé exigeant, offre des opportunités de surprises, mais aussi des risques. McLaren a introduit un aileron avant amélioré, tandis que Mercedes montre des signes de reprise avec George Russell. Verstappen aura besoin de toute son expérience pour combler l’écart.
Quel que soit le résultat, les déclarations inhabituellement franches de Verstappen après la deuxième séance d’essais libres ont mis le monde de la Formule 1 sur les nerfs. S’agit-il d’un rare moment de doute de la part du quadruple champion du monde ou d’une stratégie pour mettre la pression sur l’équipe ? Une chose est sûre : au Canada, chaque instant comptera, sur la piste comme en dehors.