Dans une escalade dramatique des tensions entre Tesla et le gouvernement canadien, Elon Musk, PDG de Tesla Inc., a publiquement menacé d’intenter une action en justice contre le Canada à la suite d’allégations de comportement « suspect » lié à la participation de Tesla à un programme de rabais gouvernemental. Ce différend a largement retenu l’attention des médias et pourrait avoir de graves conséquences sur les activités de Tesla au Canada.

La controverse porte sur le programme canadien d’incitations pour les véhicules zéro émission (iVZE), conçu pour encourager l’adoption de véhicules électriques en offrant des rabais aux consommateurs. Plus tôt cette année, les autorités canadiennes ont gelé l’accès de Tesla à ce programme après avoir détecté un volume inhabituellement élevé de demandes de rabais soumises par le constructeur automobile. Des rapports indiquent qu’en l’espace de 72 heures, Tesla a déposé plus de 8 600 demandes de rabais, pour un montant total de près de 43 millions de dollars. Cette augmentation soudaine a suscité l’inquiétude des autorités canadiennes, notamment lorsqu’un seul concessionnaire de Québec aurait enregistré des ventes de 4 000 véhicules en une seule fin de semaine – une anomalie qui a donné lieu à une enquête sur la légitimité de ces demandes.
La ministre des Transports, Chrystia Freeland, a réagi avec fermeté en suspendant tous les versements iVZE à Tesla et en interdisant à l’entreprise de participer au programme. Le gouvernement canadien a exprimé des inquiétudes quant à l’authenticité des demandes de remboursement de Tesla et a souligné les tensions commerciales persistantes, notamment les droits de douane américains sur les produits canadiens, dans le contexte plus large de ce différend. Ce gel a effectivement empêché Tesla de recevoir environ 30 millions de dollars en crédits d’impôt prévus.
Elon Musk et Tesla ont fermement nié tout acte répréhensible. L’équipe juridique de Tesla a affirmé que l’entreprise avait pleinement respecté toutes les exigences du programme et a exigé le déblocage immédiat des fonds retenus. Elon Musk lui-même a envenimé la situation en menaçant d’intenter une action en justice contre le gouvernement canadien si la situation n’était pas résolue rapidement. Tesla considère cela comme un obstacle majeur qui compromet non seulement ses intérêts financiers, mais aussi sa réputation et son engagement à accroître l’adoption des véhicules électriques au Canada.
Cette évolution s’ajoute à la multitude de défis juridiques auxquels Tesla est confrontée à l’échelle mondiale, notamment des enquêtes réglementaires et des recours collectifs dans diverses juridictions. Le litige canadien est particulièrement notable car il concerne des mesures incitatives gouvernementales cruciales pour la stratégie commerciale de Tesla sur l’un de ses principaux marchés internationaux.
Les analystes du secteur suivent de près l’issue de ce litige, car elle pourrait créer d’importants précédents. Une bataille juridique avec le gouvernement canadien pourrait complexifier la position de Tesla sur le marché et soulever des questions quant à la future coopération entre les constructeurs automobiles et les gouvernements dans la gestion des incitations à l’achat de véhicules électriques. Elle met également en lumière les complexités qui surviennent lorsque les pratiques des entreprises se conjuguent avec les cadres réglementaires visant à promouvoir les énergies propres.
À ce jour, le litige n’est toujours pas résolu, les deux parties restant inflexibles. La menace de poursuites de Tesla souligne l’importance des enjeux et laisse présager que ce conflit sera probablement porté devant les tribunaux prochainement. La situation reste instable, et les acteurs du secteur automobile et du monde politique attendent la suite des événements.