Dans une escalade inattendue d’hostilités entre le Canada et Elon Musk, le gouvernement canadien a décidé d’arrêter des millions de dollars de subventions fédérales pour StarLink, le service Internet satellite de Musk. Cette décision, motivée par des pressions politiques intenses de Bell Canada et alimentées par la réaction politique au soutien de Musk au président américain Donald Trump, marque un changement dramatique de la manière dont l’un des pays les plus favorables à l’innovation est de traiter l’un des principaux technologies les plus influents au monde.

La réduction des subventions, qui est estimée au moins 15 millions de dollars en cinq ans, affecte les fonds destinés à soutenir le déploiement du haut débit dans les régions les plus reculées et les plus défavorisées du Canada. La Commission canadienne pour la radiodiffusion et les télécommunications (CRTC) avait proposé une subvention de 25 $ par mois pour chaque abonné à l’extrême nord, une zone qui comprend le Yukon, les territoires du nord-ouest et du Nunavut, des zones qui sont confrontées à certains des défis les plus graves de la connectivité en Amérique du Nord en raison de la géographie et de la dispersion de la population.

À première vue, StarLink semblait être une solution idéale pour ces communautés isolées, grâce à sa constellation de satellites en orbite faible qui pourraient fournir Internet à grande vitesse où la fibre optique ne peut pas arriver. Cependant, cette vision est maintenant en danger, car les principaux acteurs des télécommunications et des forces politiques canadiennes ont rejoint un effort sans précédent pour bloquer l’empire satellite de Musk de l’accès aux fonds publics.

Au centre de ce différend se trouve Bell Canada, le plus grand fournisseur de télécommunications du pays et sa division nord, Northwestel. La société a présenté une opposition vigoureuse à la CTC, affirmant que StarLink ne devrait pas convenir à la réception de l’argent public en raison de son modèle de prix national. Contrairement aux FAI traditionnels, qui facturent souvent des taux plus élevés pour desservir les zones éloignées en raison des coûts d’infrastructure et de maintenance supplémentaires, StarLink facture aux clients canadiens un prix fixe – 1140 dollars canadiens par mois pour le service résidentiel et 189 $ pour le service itinérant – indépendamment de leur poste.

Bell affirme que cette structure tarifaire exclut le lien d’étoile des subventions gouvernementales, qui ont été conçues pour aider les fournisseurs à compenser les coûts uniques pour apporter le service aux communautés éloignées. Bell a également averti que les filiales StarLink créeraient une dynamique de marché perverse dans laquelle les consommateurs dans les zones les plus peuplées du sud du Canada finiraient par le financement indirectement des opérations de Musk dans le nord du pays. “Ce résultat est contraire à l’objectif de la subvention proposée”, a ajouté Bell.
Le calcul derrière la coupe de la subvention est simple mais significatif. La subvention proposée s’élèverait à 300 dollars par an pour chaque abonné à StarLink à l’extrême nord. Avec environ 42 000 familles dans cette région et environ 25% de pénétration estimée du marché pour StarLink – basation sur sa popularité actuelle et le manque d’alternatives – il est équivalent à environ 10 500 clients. Multipliez par 300 $ par an, 3,15 millions de dollars par an sont obtenus. En cinq ans, cela s’élève à près de 15,75 millions de dollars, un coup dur pour une entreprise qui s’est agrandie de manière agressive sur les marchés ruraux de l’Amérique du Nord.
Ce mouvement ne se déroule pas dans un vide. Il arrive au milieu d’une forte baisse du soutien politique et public canadien à Musk et à ses entreprises. Le tournant semble être le lien politique croissant de Musk avec Donald Trump, qui a ouvertement antagonisé le Canada sur des questions commerciales et de souveraineté. Au début de cette année, Trump a ravivé les tensions commerciales en imposant des taux sur les actifs canadiens et en faisant des déclarations incendiaires sur l’annexion du Canada en tant que «51e État». Immédiatement après, le premier ministre de l’Ontario, Doug Ford, a annulé un contrat provincial de 100 millions de dollars avec Starlink, affirmant: “Nous n’attribuerons pas de contrats à ceux qui promeuvent des attaques économiques contre notre province et notre pays.”
La politique a pris un tour encore plus intense lorsque le Québec a déclaré qu’il ne renouvellera pas son partenariat de subvention avec StarLink cet été. Ces gestes politiques ont créé un effet d’avalanche qui se manifeste désormais dans les décisions politiques nationales.
Malgré le drame politique, les principaux perdants de cette bataille pourraient être les mêmes communautés que les subventions étaient destinées à aider. Dans des endroits comme le Yukon et le Nunavut, les services Internet traditionnels ne sont pas fiables, trop chers ou tout simplement non existants. StarLink Satellite Technology a offert une alternative révolutionnaire, amenant le haut débit aux maisons, aux écoles et aux établissements de santé qui étaient auparavant déconnectés.
Le gouvernement du Yukon a déclaré publiquement que StarLink reste l’option la plus valable pour ses résidents, même si d’autres possibilités explorent. Si les entreprises étaient refusées, les subventions pourraient augmenter dans ces régions ou réduire les investissements – contester les scénarios auraient un impact disproportionné sur les personnes qui y vivent.
Bien que Bell et d’autres FAI traditionnels aient promis d’améliorer le service dans les communautés éloignées, leurs progrès ont été historiquement lents et souvent limités. Les critiques affirment que la tentative d’exclure Starlink n’est pas tant la protection des consommateurs qu’une défense des monopoles d’entreprise.
Ce qui se passe au Canada pourrait être un présage des tendances mondiales. Alors que StarLink et des réseaux satellites similaires se développent à portée de main, le FAI traditionnel se sent sous pression. L’industrie des télécommunications fait pression sur les gouvernements pour limiter l’accès aux subventions, affirmant que des sociétés telles que StarLink, qui opèrent à l’échelle mondiale, ne devraient pas recevoir le même soutien que les fournisseurs de services locaux.
La question centrale qui émerge est la suivante: l’innovation et l’efficacité d’une entreprise l’excluaient-elles du financement public? Ou les gouvernements devraient-ils donner la priorité au service le plus rapide et le plus rapide pour les populations défavorisées, quel que soit le modèle d’entreprise du fournisseur?
Les réponses peuvent varier d’un pays à l’autre, mais au Canada, le message est clair: la loyauté politique, l’intérêt national et le nationalisme économique prévalent sur une connectivité pure.